L’activité de gestion des déchets (collecte, tri et recyclage) devrait être transformée en une filière économique génératrice de richesse et pourvoyeuse d’emploi, a estimé mardi à Alger, un responsable au ministère des Ressources en eau et de l’Environnement.
“La gestion des déchets constitue, certes, un problème environnemental, mais dans la conjoncture actuelle, il faut considérer cette activité comme une opportunité économique et sociale, permettant de contribuer à réduire la dépendance des hydrocarbures et contribuer à la diversification économique”, a indiqué Samir Grimes, directeur de la conservation de la biodiversité, du littoral et des changements climatiques au ministère des Ressources en eau de l’Environnement.
M. Grimes s’exprimait en marge d’une journée d’étude sur la gestion des déchets, organisée par l’Agence nationale des déchets (AND), dans le cadre du 12ème Salon international des équipements, des technologies, des services de l’eau et de l’environnement “Siee-Pollutec 2016”, qui se poursuit au Palais des expositions (Pins maritimes) à Alger.
Selon des chiffres avancés par ce responsable, 13,5 millions de tonnes des déchets sont produits chaque année dont 7 à 8 millions de tonnes qui pourraient être valorisés.
Il a souligné, dans ce sens, que la gestion des déchets est capable de créer de l’activité et de l’emploi, à travers la collecte, la valorisation et le recyclage, appelant ainsi à “organiser cette activité en une filière économique capable de participer à la vitalité économique du pays”.
M. Grimes a également appelé les acteurs économiques, publics ou privés, à investir dans ce créneau et en tirer profit, surtout en la présence de plusieurs mesures incitatives pour drainer les investisseurs dans cette activité, lancée par l’Etat dans le cadre de la mise en oeuvre de la stratégie nationale en matière de prise en charge des déchets.
Évoquant, en outre, les taxes imposées sur les différents types de déchets, pour une meilleure application du principe pollueur-payeur, ce responsable a relevé un problème de recouvrement de cette fiscalité.
Il a fait savoir, dans cette optique, que le ministère dont il représente “mène actuellement un audit pour identifier les insuffisances de certains mécanismes, améliorer les recettes fiscales et surtout responsabiliser les générateurs de pollution”.
De son côté, le directeur générale de l’AND, Karim Ouamane, a indiqué que le tri et la valorisation des déchets pourraient générer des gains économiques de plus de 56 milliards de dinars par an et des milliers d’emplois directs, citant une étude réalisée récemment par son agence.
Selon les résultats de cette même étude, menée sur trois centres d’enfouissement techniques (CET) dans trois zones différentes du pays (nord, semi aride et aride), les déchets ménagers des Algériens sont composés à 54% de déchets organiques, 10 % de papiers, 13 % de textiles et 17 % de plastiques avec quelques différence entre les zones.
Par ailleurs, le directeur d’une société spécialisée dans la collecte et le recyclage des déchets dans la Wilaya de Bordj Bou Arreridj, Salim Oulmi, a précisé à l’APS que “l’Algérie accuse un retard par rapport à d’autres pays en matière de traitement et de recyclage des déchets”.
Relatant son expérience, il a reconnu que le manque de moyens, à obligé son entreprise à se limiter à l’activité de collecte des déchets.
Il a, à cet effet, appelé les pouvoirs publics à accompagner les investisseurs dans le transfert de technologie de traitement et du recyclage en Algérie.
Algérie Presse Service (APS), 2 avril 2016.
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